Atterrissages d’OVNIs au Royaume-Uni

par Flyingdisk

Atterrissages d'OVNIs au Royaume-Uni

De Philip Mantle

Atterrissages d’OVNIS au Royaume-Uni

Contributions de quelques auteurs et chercheurs britanniques

par Jean Librero

08 janvier 2023

Le quatrième de couverture évoque brièvement les contributeurs directs et indirects, à savoir les principaux groupes d’enquêtes et les revues ufologiques au Royaume-Uni. L’auteur présente une liste volumineuse dans la page de Remerciements, et le chapitre terminal du livre rassemble des Commentaires par une douzaine de chercheurs éminents et plusieurs témoins de rencontres rapprochées. Ces commentaires souvent pénétrants donnent un éclairage sur quelques-unes des thématiques principales qui « affleurent » au fil des décennies et des chapitres.

L’auteur cite des groupes tels que la British UFO Research Association (BUFORA), le MAPIT, groupe de Manchester auquel a appartenu l’ufologue Steve Mera, éditeur du magazine Phenomena, le groupe UFOIN (UFO Investigators), la Yorkshire UFO Society (YUFOS) à laquelle il a appartenu depuis les années 80 ou encore l’Independant UFO Network.

Les remerciements sont adressés à près d’une trentaine d’auteurs et chercheurs, parmi lesquels : John Hanson, Bob Tibbits, Jenny Randles, David Clarke, Nigel Watson, Ron Halliday, Brian Allan, Steve Mera, Nick Redfern, Malcolm Robinson, John Steiger. Plusieurs de ces chercheurs ont une réputation internationale et rappelons que David Clarke, conservateur aux National Archives, fut à l’origine de la « redécouverte » de la « photo de Calvine » qui avait disparu plus de vingt ans. La photo est réapparue en aout 2022 et a inondé les médias pendant plusieurs semaines.

L’auteur cite également des revues telles le BUFORA Journal et la prestigieuse Flying Saucer Review, l’une des plus anciennes revues ufologiques, fondée par Gordon Creighton ainsi que la collection Haunted Skies de John Hanson.

Les commentaires souvent pénétrants de ces chercheurs sont réunis dans le chapitre terminal du livre. Ils offrent des éclairages sur les thématiques principales qui « affleurent » au fil des chapitres et des décennies.

Ci-dessous une sélection de quelques contributions.

Mike Covell, enquêteur et historien, résume son expérience d’enquêteur sur les rencontres rapprochées :

« Pendant de nombreuses années j’ai effectué des recherches sur de tels cas, mais il m’arrive parfois d’être témoin de cette « haute étrangeté » sans aucune trace physique (…). Le plus célèbre de ces cas est sans doute l’atterrissage d’un OVNI à Longhill en 1967, au cours duquel plusieurs enfants ont affirmé avoir vu un engin se poser et laisser des traces de brûlures. Un grand pourcentage des personnes à qui j’ai parlé n’ont pas vu d’engin mais ont vu les marques de brûlures. La plupart d’entre elles pensaient que les brûlures avaient été causées par un feu allumé par les enfants. Un autre groupe, bien que restreint, a affirmé avoir vu l’engin et les marques de brûlure mais le policier présent sur les lieux a rejeté ces rapports. Un troisième groupe, qui n’a vu ni l’engin ni les brûlures mais qui avait entendu parler de l’un, de l’autre ou des deux, a déclaré qu’après coup la zone était bizarre.»

Ce témoignage d’enquête de terrain résume clairement les difficultés d’une enquête de ce type, en particulier dans le recoupement de témoins multiples.

Steve Mera, chercheur et auteur renommé, conférencier et éditeur dans le domaine du paranormal, insiste lui aussi sur les éléments incontestablement factuels dans un certain nombre de cas documentés :

« Statistiquement parlant il existe plus de 300 cas documentés d’atterrissages d’OVNIs dans le monde. Les lieux où ils s’immobilisent varient considérablement, des forêts aux champs agricoles, des routes rurales isolées aux plaines désertiques. Dans presque tous les cas des traces physiques ont été laissées, consistant en des zones de terre durcies et séchées, démontrant qu’une quantité considérable de chaleur a pu être appliquée. En quelques occasions la terre recouverte de sable a été vitrifiée par le niveau de la chaleur qui a été appliquée.

(…) Les radiations semblent également être un facteur, avec de nombreuses déclarations d’enquêteurs officiels faisant état de radiations détectées à proximité. (…) Il y a aussi les effets sur les arbres, les plantes et l’herbe à proximité. (…) Une analyse effectuée, appelée « traumatologie biologique », a révélé que de nombreuses plantes avaient été immergées dans un champ thermoélectrique, ce qui a entraîné une réaction diathermique chez les plantes. De telles études sur les champs magnétiques et électriques sur les plantes ont entraîné tantôt un retard tantôt une accélération de la croissance selon le type de plante, la puissance du champ et le temps d’immersion dans le champ. »

Steve Mera mentionne également les « effets mécaniques » constatés sur les véhicules des témoins. Cet aspect est présent dans plusieurs cas présentés dans le livre.

« On a également vu des engins étranges se manifester soudainement près du sol ou au sol. De tels incidents ont été rapportés à plusieurs reprises et des témoins passant dans des véhicules ont vu les phares de leur voiture se diriger vers les engins qui avaient atterri. D’autres ont signalé des défaillances inhabituelles de leurs véhicules. Cela pourrait être la preuve d’un champ magnétique/électrique important qui affecterait le système électrique des véhicules et les phares. Ces derniers seraient dirigés vers l’objet en raison d’un fort puits de gravité. Dans les recherches actuelles de tels puits de gravité peuvent être mesurés dans des endroits où des OVNIs ont été vus près du sol, mais ces effets durent rarement longtemps. »

Le chercheur Ron Halliday commente également cet aspect dans un cas survenu en 1994 :

« En 1994, Andrew Swan a observé un objet de forme pyramidale planant au-dessus d’un champ à proximité du collège Armadale Academy, dans le West Lothian. Il a emprunté une route secondaire pour l’observer de plus près. Lorsqu’il a braqué une lampe halogène sur l’objet l’ampoule a explosé. Andrew, réalisant qu’il était seul avec un objet étrange à proximité, a décidé de quitter les lieux mais sa voiture ne démarrait pas. Andrew appela la police, mais entre-temps l’OVNI avait survolé sa voiture et avait disparu. Sa voiture ne voulait toujours pas démarrer. Le mécanicien n’a pas réussi à la faire démarrer et elle a dû être remorquée. Etrangement, la voiture a redémarré de façon inattendue quelques heures plus tard. L’employé de la compagnie d’assurance automobile (à qui j’ai parlé) s’est dit déconcerté par le fait que le moteur de la voiture soit soudainement revenu à la vie après avoir semblé hors d’usage. (…) À première vue cela semble plus qu’une coïncidence et suggère qu’une force de nature inconnue peut être générée lors d’une rencontre rapprochée.»

Bob Tibbits est présenté par l’auteur comme un vétéran des enquêtes ufologiques. Dans cet extrait il résume deux « hypothèses standard » pour l’explication de ces cas. Pour ce qui est de « l’hypothèse extraterrestre » il pose des questions fréquemment entendues et toujours sans réponse : Pourquoi les « visiteurs » sont-ils observés si souvent en train de prélever des échantillons de terre, de plantes ?

« L’explication extraterrestre : des créatures curieuses qui, pour explorer scientifiquement notre monde, ont besoin de faire atterrir leurs véhicules et de prélever des échantillons, comme en témoignent de nombreuses personnes qui observent ces entités ramasser des plantes, de la terre, etc. Si tel est le cas, elles font cela depuis très, très longtemps. N’en ont-elles pas encore appris assez ? Ou bien y a- t-il de plus en plus de visiteurs d’origines diverses qui doivent réaliser les mêmes expériences ? Ne se parlent-ils pas entre eux ? »

Bob Tibbits rappelle ensuite les grands points de « l’hypothèse inter-dimensionnelle » :

« Les êtres inter-dimensionnels. Ils sont supposés inclure un nombre indéterminé d’êtres, entre autres des anges, des lutins, des elfes, des fées, et les redoutables démons, qui semblent actuellement se manifester sous la forme ‘‘d’extraterrestres’’ aux humains peu méfiants qui sont témoins de leurs pitreries (…) Il se peut que nous soyons liés à ces élémentaux d’une manière qui défie actuellement toute explication… »

Tibbits souligne ensuite un élément particulièrement significatif de ces rencontres, à savoir « l’altération des sens » :

« L’altération du sens de l’orientation spatiale et temporelle de l’observateur semble être un effet secondaire commun de toute rencontre avec un vaisseau extraterrestre, à un degré plus ou moins important. Souvent, les animaux deviennent excessivement calmes ou parfois extrêmement agités alors que l’épisode bat son plein (…) Il semble toujours y avoir un élément de « changement de réalité » pour l’observateur, et parfois même des effets physiques sur le corps humain. »

Cet élément est souligné par plusieurs chercheurs.

Carl Nagy, coauteur d’un livre publié en Angleterre par Flying Disk Press, résume ainsi la composante de haute étrangeté et le facteur Oz :

« L’auteur Jenny Randles appelle le facteur Oz la grande étrangeté que les gens ressentent lorsqu’ils se trouvent à proximité d’un vaisseau non terrestre. Il y a un calme étrange et soudain où le chant des oiseaux, le trafic routier, le bruissement du vent dans les arbres, etc. ne sont plus audibles. On ressent un sentiment étrange qui ne peut être expliqué rationnellement. La personne peut alors entrer en contact avec des entités pendant cet état hypnotique. Il se peut que le facteur Oz soit induit par ces êtres sur les humains sans méfiance afin de garder le contrôle pendant qu’ils poursuivent leurs plans de travail ». 

Steve Mera commente cet aspect lui aussi :

« S’agissait-il de rencontres réelles avec des vaisseaux spatiaux extraterrestres et leurs occupants ? (…) Dans tous les cas les personnes impliquées ont éprouvé une sensation d’altérité, quelque chose d’irréel, de lointain et d’anormal. Dans certains cas le temps semblait avoir disparu. En d’autres termes toutes ces personnes ont eu une sensation d’irréalité et de grande étrangeté. La raison en est inconnue à ce jour et nous ne pouvons que conjecturer.»

Phil Shepherdson, témoin d’une rencontre rapprochée en février 1979 dans le North Yorkshire, évoque un aspect de son expérience, qui est la « sensation de silence » vécue au cours de la rencontre. Rappelons que cet élément est récurrent dans de très nombreux témoignages :

« Mon observation du vaisseau. La première impression a été de voir à quel point il semblait simple comme bonjour. Bien que noir, sans marquage, avec deux ailerons de queue, un cockpit transparent contenant une forme de tête, il semblait terrestre. (…) C’est alors que j’ai réalisé qu’il n’avait pas de train d’atterrissage et qu’il planait silencieusement. Je ne pensais pas que nous possédions cette forme avancée de technologie. Je pense que nous ne l’avons toujours pas. Ma ferme impression était que le monde était devenu silencieux : pas de chant d’oiseau – rien. »

Ron Halliday, chercheur, rapporte un cas qui présente des traits similaires ainsi que d’autres caractères d’étrangeté :

« L’observation relatée par Tom Coventry (pseudonyme) est tout aussi déroutante. Tom se trouvait à un arrêt de bus à 6 heures du matin sur Menock Road à Glasgow. (…) Il a aperçu au loin un objet qu’il pensait être un hélicoptère car il était bas et se déplaçait lentement. Alors qu’il s’approchait Tom a senti un changement étrange dans son environnement, en particulier le fait que tout était devenu silencieux. Cette sensation a été appelée pendant un certain temps, dans les cercles ufologiques, le facteur « OZ » promu par l’auteur Jenny Randle (…). Il se peut donc qu’un changement inexpliqué de l’environnement ou de l’individu, mental ou autre, soit à l’origine d’une rencontre rapprochée. (…) Il a décrit l’objet qui a volé au-dessus de sa tête à une hauteur de six mètres comme un « wagon de chemin de fer » volant. Tom l’a regardé se déplacer lentement à travers la ville jusqu’à ce qu’il finisse par disparaître de sa vue.

La rencontre de Tom soulève plusieurs questions. L’une d’entre elles est de savoir pourquoi personne d’autre n’a rapporté avoir vu l’objet. Tom lui-même s’attendait à voir des articles dans les journaux, des commentaires à la radio, à la télévision, etc., mais il n’y eut pas la moindre mention de l’incident. Il a confirmé qu’il y avait des gens dans le secteur à ce moment-là et qu’il était sûr que l’objet deviendrait un sujet de conversation, mais il n’en fut rien. Tom était tout à fait perplexe devant ce silence (…).»

Ici l’élément d’étrangeté (qui n’est pas exceptionnel et se retrouve dans de nombreux cas) est le fait qu’en dépit d’un cadre très peuplé, il ne semble pas y avoir eu d’autres témoignages. Ce type de circonstance « illogique » interpelle les enquêteurs, qui n’y ont toujours pas trouvé d’explication.

Un autre cas de ce type est signalé par Ron Halliday :

« En 1985, Angela Humphries traversait un pont sur la rivière Tay à Perth lorsqu’elle a soudainement observé à quelques mètres d’elle ce qu’elle a décrit comme un objet circulaire translucide mesurant 12 mètres de long et doté d’une grande fenêtre qu’elle a comparée à une plate-forme d’observation. Par la fenêtre, elle a vu plusieurs petites entités dont l’une semblait utiliser des leviers pour manoeuvrer l’engin. Il y avait des gens et de la circulation dans les environs mais il ne semblait pas que quelqu’un d’autre ait vu cet engin. »

L’auteur décrit lui-même en ces termes le facteur de haute étrangeté :

« Il y a beaucoup de choses qui me rendent perplexe et un sujet qui revient sans cesse: c’est l’absence d’autres témoins dans de nombreux cas. Certains de ces cas ont eu lieu sur des sites autour desquels vivait une population importante mais personne n’a rapporté avoir vu quoi que ce soit. Pourquoi cela ? L’aspect « autre monde » ou « facteur OZ » apparaît régulièrement aussi. Encore une fois, de quoi s’agit-il et pourquoi le phénomène se manifeste-t-il de cette manière ? ».

Un autre facteur de haute étrangeté dans les rencontres rapprochées est le facteur « temps manquant ». Cet élément est présent à de nombreuses reprises dans les cas présentés dans ce livre. Toutefois, l’auteur a fait le choix de ne pas mettre l’accent sur les cas présumés d’enlèvement extraterrestre (abduction). Le sujet central du livre est en effet les atterrissages d’OVNIs et en quelque sorte l’auteur a voulu éviter de « brouiller le message ».

De nombreux cas fortement présumés d’enlèvement sont rapportés, avec le facteur récurrent de « temps manquant ».

Même si les contributeurs n’ont pas mis l’accent sur ce volet, je me permets présenter deux cas, de façon à compléter le tableau des différentes caractéristiques que l’on peut trouver dans ces cas d’atterrissages au Royaume-Uni depuis les années 40 jusqu’aux années 2000.

Cas Ronald Wildman, 9 février 1962

Ronald Wildman vivait dans le Bedfordshire et ce matin-là il livrait une voiture Vauxhall toute neuve. L’observation a été faite à 3 heures du matin. Wildman a écrit à la Flying Saucer Review et deux enquêteurs lui ont rendu visite. La police locale a informé le ministère de l’Air. Nick Redfern a retrouvé de nouvelles informations dans les archives du ministère de l’Air aux National Archives (Kew). Le cas a été rapporté dans le numéro de mars-avril 1962 (Vol. 8, N° 2) de la Flying Saucer Review avant d’être examiné à nouveau en 2019 par Nick Redfern. Voici un extrait du témoignage :

« Il se trouvait à environ six à neuf mètres au-dessus du sol et avait une largeur d’au moins douze mètres, ce qui me parut énorme. Dès que je me suis approché à moins de vingt mètres, la puissance de ma voiture est descendue à trente km/h. (…). L’objet, qui était silencieux, est resté devant moi, à une distance qui oscillait entre vingt et deux cents mètres. Puis il a commencé à descendre. (…) Il a viré sur la droite à une vitesse incroyable et a disparu. (…) Il s’agissait sans aucun doute d’un objet solide car il renvoyait le reflet de mes phares. »

L’auteur commente cet effet « mécanique » : « De tels cas sont connus sous le nom de « cas d’interférence avec le véhicule ». Il est hautement improbable qu’une voiture flambant neuve sortant de l’usine subisse une telle perte de puissance sur le chemin de la livraison ».

Nick Redfern a écrit un article pour le magazine Mysterious Universe le 23 avril 2019. Redfern a découvert dans des archives du ministère de l’Air que le P&SS, branche d’élite de la Royal Air Force, avait envoyé deux agents pour rendre visite à Wildman.

« Dans les coulisses, les militaires surveillaient de très près Wildman et son expérience. La preuve en est que l’ancien dossier du ministère de l’Air sur l’homme et sa rencontre est tombé dans le domaine public et peut être consulté aux Archives Nationales de Kew, en Angleterre. Le dossier Wildman s’étend de 1962 à 1964 et se compose principalement de coupures de journaux, de divers numéros du magazine ‘‘Flying Saucer Review’’ – qui était une publication très populaire auprès des amateurs d’OVNI, en particulier dans les années 1960 et 1970 (…) Le dossier contient également autre chose, comme vous allez l’apprendre maintenant. Une semaine exactement après que l’agitation concernant la rencontre de Ronald Wildman se soit calmée, un agent des services de police et de sécurité (P&SS) de la Royal Air Force britannique a rendu une visite discrète à la police locale afin d’obtenir toutes les données dont elle disposait. Il convient de noter que le P&SS était une branche d’élite de la Royal Air Force. Le fait que le ministère de l’Air ait estimé qu’il était important que le cas de Wildman soit examiné par le P&SS en dit long sur sa crédibilité. »

Le cas Paula Mandham, survenu au Surrey, Angleterre, en août 1962, met en relief le facteur temps manquant, régulièrement mentionné dans les cas de rencontres rapprochées.

 « Il commençait à faire nuit vers 20 h 45 lorsque j’ai remarqué des lumières colorées dans un champ à quelques pas de là. J’ai couru le long du chemin et j’ai fini par atteindre une haie qui bordait le champ. Sur le sol se trouvait ce que je peux seulement décrire comme une très grande « soucoupe volante », avec une lumière rouge clignotante sur son dôme. À ce moment-là notre attention a été attirée par un mouvement dans le ciel au-dessus de nous. Lorsque nous avons levé les yeux nous avons vu au moins six autres « engins » similaires qui émettaient des projecteurs gigantesques vers le sol. J’ai regardé dans le champ. La première « soucoupe volante » était toujours là, apparemment à une trentaine de mètres au-dessus de nous, mais une partie de celle-ci, que je n’avais pas remarquée, était en train de se refermer. J’ai entendu le bruit de l’air qui s’engouffrait puis elle s’est éloignée si vite que mes yeux n’ont pas pu l’enregistrer correctement, et elle a disparu.

Quand nous sommes arrivés à la maison je pensais qu’il était environ 21 h 30. Imaginez notre choc quand nous avons vu qu’il était 3 h 30 du matin ! »

Malcolm Robinson, connu entre autres pour sa longue enquête sur le cas Dechmont Woods/cas Livingston de février 1979 (son livre a été traduit par Flying Disk France en 2021) met l’accent sur un élément parfois incontournable, à savoir la fiabilité des témoins. Il est vrai que le cas de l’enlèvement « raté » de Robert Taylor dans le bois de Dechmont Woods, en Ecosse, avait frappé les esprits. Le témoin, connu de tous (il travaillait depuis de nombreuses années comme cantonnier sur les espaces verts de la municipalité) n’était pas susceptible, de l’avis unanime des résidents, d’avoir inventé son histoire.

Chris Evers, enquêteur et éditeur de la revue Outer Limits Magazine, résume cet aspect central, à savoir que dans certains cas la fiabilité et sincérité des témoins ne peut être mise en doute :

« En tant qu’ufologues, nous enquêtons sur les rapports d’observation ou d’atterrissage d’OVNIs. Nous devons vérifier le plus grand nombre possible de détails auprès des aéroports locaux et d’autres sources. Dans le cadre de ces rapports nous examinons aussi dans une certaine mesure la crédibilité des témoins eux-mêmes. Il est clair que beaucoup de nos témoins ont vu quelque chose se poser, que beaucoup ont vu et ont été en contact avec les occupants inconnus de ces véhicules. Un grand nombre de ces témoins sont des individus terre à terre, les pieds fermement plantés sur le sol, avec des professions qui l’attestent. Lorsque nous avons enquêté autant que faire se peut et que rien d’autre ne semblait fournir une réponse crédible, il ne nous restait pas d’autre option que d’admettre que notre témoin avait vu quelque chose d’inhabituel, quelque chose qui n’est pas de ce monde, qui a visité notre planète, a atterri et a été vu par des gens ordinaires. Comme l’a écrit Sir Arthur Conan Doyle dans Sherlock Holmes : ‘‘Une fois que vous avez éliminé l’impossible, tout ce qui reste, aussi improbable soit-il, doit être la vérité.’’ ».

Pour ce qui est de l’interprétation du phénomène ovni dans son ensemble, l’approche sociologique est représentée en la personne de David Clarke, conservateur aux National Archives. Selon ce discours, bien connu en France, la détermination sociale est prépondérante pour l’analyse des témoignages. En l’occurrence c’est l’influence des médias, la formation de l’opinion publique à travers des publications et la presse écrite et audiovisuelle qui orientent et conditionnent les contenus des témoignages, au fil des générations :

« L’idée ‘‘d’atterrissage d’OVNI’’ est entièrement une construction sociale qui est née dans le cadre de l’explosion de l’intérêt de la culture pop pour les soucoupes volantes et les contacts avec les ET., qui a commencé en Occident après 1947. Les premières observations et expériences concernaient des lumières lointaines et des objets extraordinaires dans le ciel, principalement dans des endroits exotiques des Amériques. Le phénomène n’est pas vraiment apparu dans les îles britanniques avant 1950, lorsque les tabloïds nationaux ont popularisé l’idée de visites extraterrestres auprès du grand public. Cela se produisit par l’effet conjoint de trois livres influents (Keyhoe, Scully et Heard) et grâce au soutien de célébrités (Mountbatten). » (…)

L’argument a le mérite d’être clair et direct : Les signalements d’ovnis, en particulier les crashes, et par la suite les rencontres avec des extraterrestres humanoïdes, sont tout simplement « générés » par le cadre sociologique constitué principalement, selon Clarke, par les livres du Major Donald Keyhoe (auteur du premier livre sur les « soucoupes volantes ») et celui de Frank Scully sur le prétendu crash d’ovni survenu à Aztec, Nouveau-Mexique, en mars 1948 (neuf mois après Roswell). Ces deux livres sont sortis à bref intervalle entre 1949 et 1950. Le livre de Scully a été traduit en français en 1951, ce qui traduit l’engouement suscité à l’époque. Pour résumer, selon Clarke, les gens ont vu des soucoupes volantes parce que les livres de ces auteurs et chercheurs « les ont conditionnés » pour cela. Et cette conclusion radicale ressort en termes très directs :

 « Un phénomène sociologique nécessite une explication sociologique. Tout simplement, lorsqu’évoluent nos idées sur les soucoupes volantes, sur ce qu’elles et leurs occupants font et sur leur objectif pour entrer en contact avec nous, évoluent en même temps les récits rapportés par ceux qui prétendent en avoir été témoins ou avoir interagi avec elles. »

Rappelons que David Clarke, par ailleurs très connu et respecté au Royaume-Uni, a été cité partout dans le monde il y a quelques mois, en aout 2022. C’est à ce moment-là en effet qu’a été publiée la fameuse « photo de l’OVNI de Calvine » qui avait disparu depuis une trentaine d’années. Toutefois, en dépit de sa notoriété médiatique, Le Dr. David Clarke n’ a pas défendu l’origine extraterrestre de « l’objet ». Il est partisan d’une origine terrestre, à travers des Black Projects tels le fameux et hypothétique vaisseau Aurora qui a été évoqué depuis des années.

Pour conclure ce panorama, le lecteur francophone se demandera quels sont, de l’avis des spécialistes britanniques, les cas d’observation d’ovni les plus crédibles et les mieux documentés. Il se trouve que l’avis général est très homogène, et voici le résumé de Brian Allan, ufologue et rédacteur en chef de la revue Phenomena Magazine.

« Ici au Royaume-Uni, relativement peu de cas, quelle que soit leur provenance, méritent le nom d’atterrissage d’OVNI. (…). Parmi ces rencontres avec des engins au sol ou des objets qui ne se sont pas simplement volatilisés, il y en a peut-être trois qui n’étaient pas de simples rencontres fugaces et qui méritent un examen attentif. Il s’agit de ce qui s’est passé à Rendlesham, de l’enlèvement de l’A70, et, bien sûr, de la rencontre dans la forêt Dechmont Woods. Chacune de ces rencontres, bien que documentée et étudiée, a toujours une aura indéfinissable d’étrangeté. »

Dans son introduction, l’auteur avertit que l’incident de la forêt de Rendlesham en 1980 n’est pas présenté dans ce livre en raison de sa complexité. Espérons toutefois que les cas présentés, étirés entre les années quarante et les années 2000, nourriront la curiosité du public pour les cas de rencontre rapprochée survenus Outre-Manche.